2018- Mme Safa Ghidaoui. Formes architectures contemporaines de la cohabitation forgée sur les liens de parenté dans le centre ouest tunisien. Entre persistance et mutation de l’identité de la maison familiale et la naissance de la maison moderne. Doctorat d’architecture spécialité aménagement sous la direction de M. Dominique Crozat (PR) et M. Laurent Viala.

La problématique de cette recherche concerne la production du logement contemporain en Tunisie et précisément pour les classes défavorisées et moyennes dans le cadre de la cohabitation forgée sur les liens de parentés. Ce phénomène est observé à travers trois générations afin d'étudier à la fois les transformations de la maison parentale traditionnelle et de comprendre les logiques de construction d'une nouvelle demeure au-dessus. Cette étude s'intéresse aux différentes typologies de maisons d'une ville, Thala, du centre-ouest tunisien à partir de 1920 jusqu'à aujourd'hui en tenant compte de la diversité sociale. Le cas de cette région s'applique à la majorité des villes du pays ainsi qu'à plusieurs villes du Maghreb. Une part importante du travail des architectes concerne la transformation d'une maison traditionnelle en maison moderne pour pouvoir construire au-dessus, ou simplement construire au dessus sans transformation de la maison parentale qui perd davantage son identité. La construction se fait avec des moyens financiers très réduits dans la plupart des cas et passe par de longues phases pour arriver à la forme finale. L'objectif est bien souvent de loger un fils indépendamment de la famille. Il s'agit de maisons intergénérationnelles avec une configuration modernisée. La production de logement dans ce cadre est très peu organisée chez la classe moyenne et aléatoire chez la classe défavorisée. La production architecturale se trouve fortement marquée par le fait de la cohabitation forgée sur les liens de parenté. Les solutions proposées sont bien souvent dans des cadres inadaptées et peu innovants. Elles contribuent davantage à la paupérisation des classes défavorisées qu'à leur confort. La problématique n'est abordée que par des solutions purement techniques sans tenir compte de l'habitant. Il est important de signaler que l'habitat et les habitations de cette région sont très peu étudiés, cette recherche traite à la fois la maison traditionnelle de la ville de Thala ainsi que l'évolution et l'innovation des habitations dans le cadre de la cohabitation forgée sur les liens de parenté comme étant une solution pour les classes défavorisées et moyennes dans une région qui souffre d'une pénurie de logement social et d'un taux de pauvreté important.

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2019- M. Marc El Samrani. Médiation numérique culturelle dans la création de nouveaux espaces publics urbains comme moyen de remédier à l’isolement social par l’expérience spatiale de l’usager. Doctorat d’architecture spécialité aménagement sous la direction de M. Hassan Ait Haddou (MCF STA, HDR) et M. Laurent Viala. Convention CIFRE. 

L'espace public a toujours eu un rôle essentiel dans la structuration des échanges au sein de la ville. Il est vecteur d'inclusion sociale et reste essentiel pour le développement harmonieux de la ville, et le bien-être de ses habitants. De ce fait, cette thèse entend interroger l'aménagement actuel de ces espaces quant à leur efficacité, notamment au regard de situations d'isolement de plus en plus observées dans les villes la ville se trouvant sans doute face à un épuisement de ces modèles de spatialité urbaine qui ne sont plus aptes à apporter des solutions à ces problématiques. Cette recherche vise à mieux comprendre les stratégies urbaines et sociales susceptibles de répondre aux problématiques d'exclusion et d'isolement des habitants dans des villes toujours excluantes. Ces stratégies misent sur le potentiel créatif et participatif de ces habitants en mobilisant des concepts scénographiques privilégiant une médiation numérique et artistique. En effet, ce projet vise en dernière instance à l'élaboration d'une méthodologie de transformation urbaine numérique des espaces publics pour permettre une réintégration de tous les citoyens dans la sphère publique. Les médiations numérique et culturelle, à travers les avancées technologiques, peuvent offrir de nouvelles opportunités pour concevoir ces espaces où l'engagement civique actif serait alors déterminant. L'essence même du lieu et de la communauté est redéfinie par ces outils numériques qui transcendent les contraintes physiques traditionnelles de temps et d'espace. On parlerait ainsi de la superposition de l'espace virtuel et concret et la convergence du réel et de l'imaginaire. Permettre à cette nouvelle dimension d'intégrer l'espace pourrait alors être à l'origine d'une nouvelle forme d'urbanité favorisant une interaction permanente entre les différents « utilisateurs ». 

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2020- … Mme. Sakînah Coulibaly. Repenser le logement social en Afrique subsaharienne. Le système architectural vernaculaire au service d’une architecture sociale durable. Doctorat d’architecture spécialité aménagement sous la direction de M. Dominique Crozat (PR) et M. Laurent Viala (co encadrement).

En Afrique de l'ouest, la notion de logement social a été introduite de manière progressive après les indépendances. En Côte d'Ivoire, à l'instar des autres pays ouest africain, l'habitat social tire son origine des premiers programmes de logements collectifs mis en place à partir de 1962 par le gouvernement ivoirien. Ces logements dont l'attribution se faisait sous la base d'une location-vente, étaient destinés aux fonctionnaires de la nouvelle administration afin de pouvoir les loger décemment et à un coût abordable. Mais, cette catégorisation de l'aide au logement exclut une partie importante de la population à revenus modestes voir pauvre qui pour se loger se tourne vers des habitations collectives privées appelées communément « cour-commune » dans des quartiers précaires de la ville d'Abidjan. Une autre majorité quant à elle sera obligée de se loger dans des bidonvilles. A partir de 1990, les crises économiques et p olitiques accentuent les inégalités sociales et font accroitre le nombre de mal-logés dans le pays. Face à ce problème grandissant, le logement social naitra alors en Côte d'Ivoire. Plusieurs projets de construction, toujours basés sur la location-vente, vont voir le jour à travers le pays mais essentiellement dans l'agglomération d'Abidjan. Mais force est de constater que le système de logement sociaux choisi par l'Etat ivoirien n'est pas adapté aux besoins des populations concernées. En effet, plusieurs constats sont à faire: le coût élevé de ces logements dits sociaux par rapport au pouvoir d'achat des populations cibles, le système de location-vente qui n'est pas adapté aux besoins des populations jeunes, les prêts bancaires nécessaires à l'acquisition de ces logements exclut de facto un grand nombre des potentiels bénéficiaires, etc. Devant toutes ces insuffisances, plusieurs professionnels du secteur s'accordent à dire que le logement social en Côte d'ivoire est en réalité une utopie et reste encore, comme à l'époque des indépendances, des logements de fonctionnaires. Il devient alors nécessaire de redéfinir ce terme en adéquation avec le contexte social, économique et culturel des populations ivoiriennes. Ainsi, notre étude vise à apporter une nouvelle approche du logement social ivoirien grâce à l'utilisation de l'architecture vernaculaire moderne pour un habitat social adapté. De manière plus précise, il s'agira dans un premier temps de comprendre tous les contours autour de la notion actuel du logement social en Côte d'Ivoire, grâce à une analyse des programmes mis en place des indépendances jusqu'à nos jours et également une analyse du secteur du logement en général. Puis, afin de cerner efficacement les besoins des populations ivoiriennes en termes d'accès aux logements, nous procéderons à une classification socio-culturelle, économique et même géographique de cette population, pour en dégager une classification des cibles. Enfin, en fonction des c atégories identifiées, il sera question de proposer des plans d'action ciblés pour l'introduction d'une nouvelle notion du logement social ivoirien et de nouveaux types de bâti compatibles avec l'auto construction pour tous, basés sur des solutions prouvées ailleurs et sur les concepts de l'architecture néo vernaculaire.